L'Algérie décide de récupérer les actifs d'Anadarko cédés à Total

L’Algérie a finalement décidé d’exercer son droit de préemption sur les actifs de la compagnie pétrolière américaine Anadarko en Algérie, acquise par le géant français Total.

L’opération de fusion/acquisition opérée, le 3 août 2019, entre les compagnies pétrolières américaines Anadarko et Occidental est "incompatible" avec la réglementation en vigueur, estime ce mercredi, le ministère de l'énergie dans un communiqué diffusé par l’APS.

Le même communiqué précise que « dans le cadre du processus de cette opération, Occidental cédera l’ensemble de ses intérêts, nouvellement acquis en Afrique, au profit de Total ». L’Algérie décide, en conséquence, d’exercer son droit de préemption pour récupérer les actifs d’Anadarko vendus à Occidental pour le profit du géant pétrolier français Total.

Le ministère de l'Énergie précise que « Anadarko, partenaire de Sonatrach sur le périmètre de Berkine, a sollicité, conformément à la loi sur les hydrocarbures, l’approbation du ministre de l’énergie, pour le changement de contrôle "d’Anadarko Algérie" au profit de la compagnie "Occidental" » dit-on.

« En vertu de la réglementation en vigueur, le ministre de l'Énergie, Mohamed Arkab, s’est prononcé sur cette opération et a déclaré son "incompatibilité" avec le maintien d’Anadarko dans le contrat d’association sur le périmètre de Berkine », écrit-on. « En conséquence, Sonatrach exercera son droit de préemption sur les intérêts détenus par Anadarko en Algérie », a conclu le document.

L’entreprise pétrolière française avait annoncé, le 5 mai dernier avoir signé un accord avec Occidental en vue de l’acquisition des actifs de Anadarko en Afrique dont l'Algérie. Cette opération concerne « un opérateur des blocs 404a et 208 avec une participation de 24,5% dans le bassin du Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. En 2018, la production de ces champs a été de 320 kbep/j de pétrole ». Cette transaction entre Occidental et Total devait être finalisée en 2020.

À rappeler que cette opération n'est pas passée inaperçue aux yeux des millions de manifestants qui sortent dans la rue pour demander le départ du régime algérien. Les Algériennes et les Algériens accusent souvent les pouvoirs publics de brader les richesses naturelles du pays. Particulièrement lors des grandioses manifestations de vendredi et mardi.

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