La chute des revenus pétroliers et gaziers ne touche pas uniquement les pays producteurs. Ceux qui servent de transit sont aussi impactés par cette crise. C'est le cas du Maroc qui a vu ses revenus tirés du transport du gaz algérien baisser de 55% en 2020.
Ainsi, selon les chiffres contenus dans un rapport pour l’année 2020 de la direction des douanes et des impôts marocaines, les revenus du Maroc ont atteint 51 millions de dollars l’année écoulée. Ces chiffres des revenus tirés du transport du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, traversant le territoire du royaume, ont chuté de plus de la moitié par rapport à l'année 2019.
Cette baisse est expliquée par les autorités marocaines par la persistance de la crise sanitaire. Elle est due essentiellement à la chute des prix du gaz sur les marchés mondiaux ainsi qu'au recul des exportations algériennes à travers le gazoduc Maghreb-Europe. Un recul significatif en raison de la concurrence que livrent à l'Algérie plusieurs pays, notamment la Russie, sur le marché européen et aussi par la baisse de la demande des principaux clients de l'Algérie qui sont l'Espagne et l'Italie.
Cette demande est encore plus menacée par la réalisation du gazoduc Nord Stream 2 qui va relier la Russie à l’Allemagne. Ce gazoduc va certainement conforter la position de la Russie qui est devenue le leader des exportations gazières sur les marchés européen et asiatique.
[News]
Selon le site web aliqtisadia, l’#Algérie a perdu son statut de leader dans l'exportation du gaz naturel a l'Espagne, passant de 48,5% en 2018, a 22,6% en février 2020, en cédant sa place au USA avec 27%. pic.twitter.com/lRxMtPcVdL— Mondapart (@mondapart) April 17, 2020
Le contrat entre l'Algérie et le Maroc expire à la fin 2021
Il faut dire que ce gazoduc entré en exploitation en 1996, qui passe par le Maroc (520 kilomètres en territoire algérien et 540 kms en territoire marocain, plus 45 kms constituant le tronçon maritime, plus 27 kms en Espagne) et dont la capacité a été portée à 13,5 milliards de mètres cube normaux (nm3), permet le transit annuel de plus de 10 milliards de nm3, assurant d’importantes recettes gazières à l’Algérie et également au Maroc. Ce gazoduc deviendra la propriété du Maroc à la fin de l'année 2021, date d'expiration du contrat reliant l'Algérie et le Maroc. Reste à savoir si ce contrat sera renouvelé en sachant que les deux pays bénéficient de ce gazoduc.
Lire aussi : En net recul, les exportations du gaz algérien encore menacées