Abdelaziz Bouteflika : Origines, famille et parcours de l'ex-président algérien

Abdelaziz Bouteflika

L'ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika est décédé. Il a rendu l'âme dans la soirée du vendredi 17 septembre, à l'âge de 84 ans des suites d'une crise cardiaque, a annoncé la Présidence de la République dans un communiqué diffusé à l'ENTV.

Depuis sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression de l'armée et de la rue, Abdelaziz Bouteflika était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l'ouest d'Alger. Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat.

Après avoir été victime en 2013 d'un grave accident vasculaire cérébral, il voit son état de santé se dégrader. Son aptitude à gouverner le pays est régulièrement remise en question et son entourage accusé d'exercer une influence considérable, en particulier son frère Saïd Bouteflika, alors que des scandales de corruption éclatent.

Pendant qu’il était hospitalisé à Genève, son entourage a annoncé sa candidature pour briguer un cinquième mandat en 2019. Le mandat de trop qui a propulsé des millions d’Algériens dans la rue. Au bout de plus d’un mois de mobilisations gigantesques, Abdelaziz Bouteflika est contraint de renoncer, vingt ans après avoir accédé à la présidence.

Les origines d'Abdelaziz Bouteflika et sa famille

Abdelaziz Bouteflika est né le 2 mars 1937 à Oujda, ville du Maroc oriental où ses parents avaient émigré. Ceux-ci sont tous deux originaires de la région de Tlemcen, Nedroma, une ville de l'ouest de l'Algérie près de laquelle son père Ahmed Bouteflika est né en 1898, et sa mère Mansouriah Ghezlaoui en 1916.

Abdelaziz Bouteflika a quatre frères, Abdelghani (mort le 7 février 2021), Mustapha (mort en 2010), Abderahim (appelé parfois Nacer) et Saïd, deux sœurs, Latifa et Zhor, et trois demi-sœurs, Fatima, Yamina et Aïcha. Il est le premier enfant de sa mère et le second de son père, sa demi-sœur Fatima étant son aînée.

Parcours politique de Bouteflika

À l'indépendance de l'Algérie, en septembre 1962, il devient, à 25 ans, ministre de la Jeunesse et du Tourisme dans le gouvernement du président Ahmed Ben Bella.

À partir de l'année 1963, il est appelé à effectuer de nombreuses missions à l’étranger comme ministre des Affaires étrangères par intérim. En juin 1963, il est confirmé dans ses fonctions, qu'il conserve jusqu’à la mort du président Houari Boumédiène en 1978.

Le président Chadli Bendjedid le nomme ministre d'État en 1979. Bouteflika est néanmoins peu à peu écarté de la scène politique, qu'il quitte en 1981.

Il est traduit devant le conseil de discipline du FLN, qui l'exclut du comité central, et est poursuivi par la Cour des comptes : il avait détourné, sur les trésoreries des différentes chancelleries algériennes à l'étranger, l'équivalent de 60 millions de francs qu'il avait placés dans deux comptes ouverts auprès de la Société de banque suisse.

Vingt ans de règne à la présidence de l’Algérie

Il choisit alors de s'exiler pendant six ans entre la Suisse et les Émirats arabes unis. En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat « indépendant », à l’élection présidentielle anticipée de 1999.

Bouteflika est élu président de la République avec 73,8 % des voix à l'issue d'un scrutin au cours duquel tous ses adversaires se retirent pour dénoncer les conditions d’organisation du vote. Il succède ainsi à Liamine Zéroual, le 27 avril 1999.

Il est réélu en 2004, au premier tour du scrutin, avec 84,99 % des voix. En 2009, Abdelaziz Bouteflika est réélu à nouveau pour un troisième mandat avec 90,24 % des voix.

Malgré ses déboires de santé, Bouteflika s’est présenté en 2014, pour un quatrième mandat et est réélu le 17 avril 2014, avec 81,5 % des suffrages.

Le Hirak a contraint Bouteflika à renoncer au pouvoir en avril 2019

En 2019, alors qu’il était hospitalisé à Genève, son entourage a annoncé sa candidature pour briguer un autre mandat, le mandat de trop qui a propulsé des millions d’Algériens dans la rue.

Au bout de plus d’un mois de mobilisation populaire gigantesque, Abdelaziz Bouteflika est contraint de démissionner de son poste de président le 2 avril 2019.

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