La compagnie aérienne Air Algérie semble s’éloigner d’une sortie de crise. Alors que la direction générale de l’entreprise prévoit un déficit financier de 40 milliards de dinars d’ici la fin de l’année, les syndicats des travailleurs ont refusé, jeudi, le plan des réductions sur les salaires proposé par la direction. Ils suggèrent des retenues sur les mensualités qui seront considérées comme des crédits accordés à l’entreprise. La rencontre, qui s’est déroulée jeudi 14 mai entre la direction générale et les syndicats, ne s’est pas passée comme prévu.
Le directeur général d’Air Algérie, Bakhouche Alleche, a révélé devant les représentants syndicaux les prévisions du département finance et comptabilité. En raison de l’arrêt du trafic aérien, la compagnie nationale enregistrera un déficit de l’ordre de 40 milliards de dinars d’ici la fin de l’année.
Pour faire face à cette situation difficile, la direction a proposé des réductions de 50 % sur les salaires des travailleurs. Deux importantes formations syndicales, à savoir le Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (SNTMA) et le Syndicat autonome de pilotes (SAP), ont rejeté cette proposition. Les travailleurs suggèrent des retenues sur leurs salaires que l’entreprise remboursera dès que sa situation financière s’améliorera.
Les syndicats reprochent à la direction son "manque de clarté" sur la situation qui prévaut dans la compagnie, ainsi que l’absence d’un véritable plan de sauvetage. Selon eux, toutes les solutions des responsables d’Air Algérie se résument à la réduction des salaires des employés.
Le SNTMA propose de placer Air Algérie sous la tutelle du Premier ministre
Le syndicat national des techniciens de la maintenance avion (SNTMA) a soumis plusieurs propositions ayant trait au fonctionnement de la compagnie nationale. Ainsi, le syndicat suggère une réduction des effectifs sur la base d’une indemnisation conventionnelle des départs. Le SNTMA propose également de mettre à la retraire tous les fonctionnaires ayant atteint l’âge légal et de remettre sur la table un plan de retraite anticipée à 58 ans.
Par ailleurs, la représentation syndicale estime que « pour sauver ce qui reste », il faudrait penser à placer la compagnie sous la tutelle du Premier ministère et limoger l’actuel directeur général d'Air Algérie, Bakhouche Alleche.
