Algérie : La question des disparus pendant la décennie noire revient sur le devant de la scène

Algérie : La question des disparus pendant la décennie noire revient sur le devant de la scène

Quinze ans après le référendum sur la réconciliation nationale, la question des disparus pendant la décennie noire revient de nouveau au-devant de la scène. Pour l’association SOS disparus, il est impensable d’abandonner les efforts afin d’élucider le mystère de la disparition de plusieurs centaines de personnes durant cette période de l’histoire de l’Algérie.

En effet, l’association SOS disparus réitère, à l’occasion du quinzième anniversaire du référendum sur la réconciliation, son engagement quant à la question des disparus pendant la décennie noire. Les participants à une conférence organisée par l’association, mardi 29 septembre, ont sévèrement critiqué la charte de réconciliation qui a, selon eux, « occulté » le volet des disparitions durant la guerre civile qu’a connu l’Algérie durant les années 1990.

Les avocats-conférenciers ont, par ailleurs, expliqué que le texte de la charte de réconciliation, élaboré par le régime du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a imposé aux Algériens un « déni de la vérité ». L’article 45 de cette charte interdit, ont-ils indiqué, à quiconque de porter plainte contre les responsables de cette tragédie nationale. Donnant exemple de plusieurs victimes qui ont été empêchées de chercher leurs proches disparus, même s’ils connaissaient leurs ravisseurs.

Des mères de disparus sont décédées sans connaitre la vérité

Nassira Dutour, présidente de l’association SOS disparus, a rappelé, lors de cette conférence, que de nombreuses mères de disparus sont décédées sans connaitre la vérité sur le sort qui a été réservé à leurs enfants. Pour elle, le pouvoir avait imposé cette réconciliation. Ainsi, ces mères n’ont pas pu faire le deuil de leurs enfants.

C’est pourquoi une véritable réconciliation, explique l’avocat Mostefa Bouchachi, doit passer par une « reconnaissance de crimes, demande de pardon et réparation ». Le seul espoir, selon l’avocat, reste « dans le changement démocratique » en Algérie car il ne faut pas attendre qu’un « régime qui se recycle » puisse faire la vérité sur la question des disparus.

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