Algérie : Le PAD qualifie les législatives de « mascarade »

Les forces du Pacte pour l'alternative démocratique sur fond des législatives

Les forces du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) ont qualifié les législatives du 12 juin prochain de « mascarade », tout en accusant le pouvoir de recourir à la « répression » et à « la désinformation » contre les organisations et les citoyens engagés dans le Hirak. 

Dans un communiqué publié ce lundi 5 avril, le PAD, un conglomérat de partis, organisations et personnalités politiques activant pour une alternative démocratique en Algérie, n'a pas ménagé les tenants de ce qu'il qualifie de « pouvoir de fait » et de « système autoritaire », non sans annoncer son rejet des législatives du 12 juin prochain. « Le pouvoir de fait poursuit sa fuite en avant faite de coups de force et de faits accomplis contre la révolution populaire », écrit le PAD.

« Malgré la disqualification par l’immense majorité du peuple du simulacre de vote du 12/12/2019 et le désaveu public exprimé par le retour des manifestations populaires massives demandant son départ, le système autoritaire s’emploie à concocter une nouvelle mascarade électorale, le 12 juin prochain, sous l’empire d’une Constitution rejetée par la quasi-totalité des Algériens le 1er novembre de l’an passé », ajoute le communiqué.

« A l’ombre d’une répression et d’une désinformation-diabolisation savamment nourries contre les organisations et les citoyens engagés dans le Hirak, règne un état d’urgence de fait qui ne reconnaît de droit qu’aux anciennes et nouvelles clientèles politiques », estime ce mouvement composé principalement de partis de la mouvance laïque et démocratique (RCD, UCP, PLD, PT, PST...) et des organisations de la défense des droits de l'Homme (LADDH, RAJ...).

Condamnation de l'usage de la torture et soutien à Louisa Hanoune

Pour les forces du PAD, « les libertés individuelles et collectives sont systématiquement bafouées par un régime où la décision revient à l’arbitraire de la force rendue possible par la confiscation de l’appareil de l’Etat ».  Le PAD, qui « condamne énergiquement l’usage de la torture, exige que toute la lumière soit faite sur la pratique de ce crime contre l’Humanité et que les auteurs soient sévèrement punis par la justice ».
Pour les animateurs du PAD, « la grossière et brutale tentative de coup d’Etat menée par des personnes externes au parti des travailleurs illustre parfaitement cette gravissime logique de non-droit rivée aux représailles et à l’humeur sultanesque d’un système qui menace de détruire l’Etat national ». Les forces du PAD « condamnent énergiquement cette nouvelle attaque contre le multipartisme et le pluralisme politique par une opération illégale d’usurpation de la volonté d’un parti politique membre. Elles expriment leurs entières solidarités à la direction légitime et légale du parti des travailleurs ».
Les animateurs du PAD, qui « refusent toute élection organisée pour pérenniser le système autoritaire », réitèrent leur appel « aux citoyens et à toutes les forces éprises de liberté et de progrès pour rester mobilisés afin de faire triompher pacifiquement l’effectivité des droits et libertés ». Les membres du PAD, qui « restent attachés à une solution politique consacrant la souveraineté populaire par le moyen d’une transition démocratique indépendante et d’un processus constituant souverain », enregistrent avec « satisfaction les décisions de nombreux partis politiques qui refusent de se joindre à la mascarade électorale du 12 juin prochain ». Il s'agit notamment du RCD de Mohcine Belabbes, du PT de Louisa Hanoune, de l'UCP de Zoubida Assoul, membres actifs du PAD ayant annoncé leur rejet des élections, ainsi que du FFS qui, malgré son retrait du PAD, a décidé de ne pas participer aux prochaines législatives.
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