Algérie : Le rapatriement de l'argent volé est compliqué, selon l'UE

L'ambassadeur de l'UE à Alger John O'Rourke avec le drapeau de l'Algérie, sur fond de billets en euro

La récupération de l'argent détourné par les responsables de l'Etat vers les pays étrangers est une opération compliquée qui va prendre du temps. C'est aussi valable pour l'argent transféré vers l'Europe, selon des déclarations, reprises par TSA, faites devant la presse par les représentants de l'Union européenne (UE) à Alger.

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, John O’Rourke, était clair ce mercredi 12 février quand il a répondu à une question sur l'aide que pourrait apporter l'UE dans le rapatriement par l'Algérie des sommes volées et transférées vers les banques européennes, particulièrement en France. "C'est extrêmement difficile" affirme John O'Rourke.

"Les États de l’UE n’ont pas la main mise sur les comptes des personnes suspectées" indique aussi l'ambassadeur de l'UE à Alger. Façon de dire que les Etats des pays européens n'ont pas de pouvoir sur les banques. Et que ces dernières ne reçoivent pas des ordres des gouvernements, comme c'est le cas en Algérie.

Une démarche qui prend beaucoup de temps

En fait, si les Algériens décident de lancer une démarche pour rapatrier l'argent volé transféré en Europe, ils doivent avant tout prouver que c'est de l'argent volé à l'Etat et transféré illégalement. C'est que les auteurs de ces vols pourraient avoir mené des transactions qui camoufleraient la nature illégale de cet argent. C'est peut-être le cas de la Tunisie qui n'a pas réussi à rapatrier son argent volet depuis le lancement de sa démarche en 2011.

En outre, le chef-adjoint de la mission de l’UE, Stephane Méchati abonde dans le même sens. Il commence par évoquer la question de l'existence des preuves que des biens ou des avoirs soient le fruit d'un vol en Algérie. Il précise que les Européens se mettront à la disposition des Algériens dans leur quête de rapatriement de l'argent spolié. Cependant, il mettra un bémol en estimant que "de telles démarches seront longues et prennent beaucoup de temps".

C'est dire que la promesse de campagne du chef de l'État Abdelmadjid Tebboune risque de ne pas être tenue. Lui qui a fait savoir qu'il savait où se trouvait l'argent détourné et qu'il allait le récupérer. Mais les Algériens ne sont pas dupes. Ils savent pertinemment qu'ils ne peuvent compter à 100% sur les étrangers dans leurs différentes quêtes. Y compris celle qui vise le rapatriement des biens et de l'argent publics détournés.

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