Algérie : Le RCD décide de rejeter les élections législatives

Photo : Mohcine Belabbas - RCD

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a finalement opté pour la non-participation aux élections législatives anticipées du 12 juin. Cette décision, prise ce samedi 20 mars, par le Conseil national du parti était prévisible, notamment après le discours hostile de son président, Mohcine Belabbas, à l'ouverture des travaux de cette instance.

Selon des sources internes au RCD, plus de 180 membres du Conseil national ont voté en faveur du rejet du scrutin législatif, décidé récemment par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Les mêmes membres du Conseil national ont pris cette décision à l'unanimité, affirment les mêmes sources.

Il faut dire que cette position du RCD était prévisible, notamment avec le discours d'ouverture de son président Mohcine Belabbas. C'était également visible dans les différentes déclarations du parti de ces dernières semaines, mais aussi depuis le déclenchement du mouvement de contestation populaire (Hirak).

Mohcine Belabbas avait déjà annoncé la couleur

« C’est sur ce fond fait de répression, de maintien en prison de détenus d’opinion, de restriction des libertés individuelles et collectives et de régression économique et sociale que le pouvoir en place, disqualifié à deux reprises par un boycott massif et historique des urnes, s’apprête à jouer une nouvelle tragi-comédie électorale le 12 juin prochain », a en effet souligné Mohcine Belabbas à l'ouverture des travaux du Conseil national de son parti.

Pour le président du RCD, le pouvoir préfère le pourrissement qu'une solution à la crise que vit l'Algérie. « Incapable d’ouvrir un dialogue sérieux pour aller à une véritable transition démocratique et faute de ne pouvoir neutraliser le Hirak par la répression, les véritables décideurs semblent parier l’avenir du pays sur l’option du pourrissement », a-t-il indiqué.

Le PT, le RCD... Reste le FFS

Pour rappel, et à l'occasion de la même intervention, Mohcine Belabbas a annoncé sa décision de ne pas se représenter à la présidence du parti, lors du prochain congrès national. En poste depuis mars 2012, Mohcine Belabbas pourrait cependant changer d'avis, dans la mesure où des voix commencent déjà à se faire entendre pour contester cette décision.

Le RCD est la deuxième formation politique à tourner le dos aux élections législatives anticipées du 12 juin 2021. Le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune a déjà annoncé sa décision de boycotter le scrutin, à l'occasion de son Comité central tenu le 15 mars. S'il n'y a aucun doute sur la participation des partis du pouvoir et les petits partis sans bases militantes, il reste le suspens entretenu par le Front des forces socialistes (FFS) qui devrait se prononcer le 3 avril prochain, à l'occasion de la tenue de la réunion de son Conseil national.

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