Algérie : Nouvelles révélations sur l’assassinat de Mohamed Boudiaf

Montage : Livre du journaliste Omar Touati sur fond de l'assassinat de Mohamed Boudiaf

Vingt-huit ans après l'assassinat de Mohamed Boudiaf alors président de la République, le journaliste Omar Touati revient, dans un livre intitulé "Assassinat de Mohamed Boudiaf : J'accuse", sur les circonstance du meurtre d'une des figures historiques de la Révolution algérienne. Le journaliste affirme dans son livre, paru au début de ce mois de juillet, que Lembarek Boumaarafi n'est pas l'assassin de Mohamed Boudiaf.

L'auteur du livre, qui a déjà livré un témoignage dans ce sens, remet en cause la thèse officielle. Il décrit l'auteur de l’assassinat et déclare sans aucune ambiguïté que Boumaarafi n'était qu'un bouc-émissaire et un lièvre de diversion.

Le journaliste, témoin de l'assassinat, revient ainsi sur cet épisode après une enquête qui a duré plus de 20 ans. Omar Touati décrit l’assassinat avec précision. Il raconte avoir même eu une altercation avec Boumaarafi, quand ce dernier voulut déloger une journaliste d'un siège réservé aux services de sécurité.

Le journaliste fait remarquer l'absence du ministre de l'Intérieur le jour de l'assassinat, à Annaba, alors qu'il était censé accompagner le chef de l'État. Il révèle que « tous les ministres, les officiers supérieurs de l’armée, de la gendarmerie, de la Sûreté nationale et des partis politiques entre autres se trouvaient dans les deux premières rangées principales, faisant face au Président Boudiaf. C’est-à-dire loin de la tribune d’honneur, pour n’encourir aucun risque. Ces mesures protocolaires inédites et surprenantes pour une visite de cette importance, ne laissaient présager rien de bon. Mais le Président Boudiaf n’en savait rien ».

Révélations fracassantes

Omar Touati raconte que quelques minutes après le début du discours de Mohamed Boudiaf, "un coup de feu d’arme à poing retentit de derrière le rideau rouge de la scène. Instinctivement, Boudiaf tourna la tête vers la gauche d’où provenait le bruit du tir". Il ajoute : "Moins d’une minute après, un individu armé d’une UZI israélienne ou d’une Beretta italienne, nous n’avions pu l’identifier avec précision, surgit de derrière la scène. Jambes écartées, sa mitraillette bien calée au ventre, il commença ses tirs sur le Président, en le mitraillant dans le dos, lui atteignant la nuque et la tête, sans avoir visé aucune autre personne du podium".

Le journaliste poursuit : « Sous la pluie des balles tirées presque à bout portant en le transperçant, le corps de Si Tayeb El Watani se plia en deux. Le tueur en question, que nous avions eu tout loisir d’observer sous tous les angles, était de taille moyenne, teint mat, cheveux noirs bouclés et barbe hirsute. Contrairement à ce qui a été avancé par certains, il ne portait pas de tenue de policier ».

Boumaarafi n'est pas le tueur

Omar Touati est catégorique : "Le tueur n'était pas donc Boumaarafi". Il explique : « Aucune ressemblance avec le physique blondinet, la toise et l’élégance de Boumaârafi Lembarek, le pseudo-assassin. Comme effets vestimentaires, il portait un jeans bleu, un chemisier blanc à manches courtes, un débardeur bleu et chaussé d’une paire d’Adidas. Son image est encore devant mes yeux. Elle ne s’estompera pas et je ne l’oublierai jamais. Après avoir tiré sur Boudiaf, le tueur braqua son arme sur la salle archicomble. Il commença d’abord par tirer sur la caméra numéro 4 qui le filmait à son intrusion, brisa les lustres du plafond et les spots muraux par des rafales de mitraillette, afin de plonger la salle dans l’obscurité totale, ensuite, il balaya les lieux par des tirs en demi-volée. Tous ceux qui ont été blessés dans la salle le furent par les débris de verre ».

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