Algérie : Un journaliste condamné à six mois de prison pour diffamation

Abdelhakim Setouane

Le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, a condamné, ce lundi 29 mars, le journaliste Abdelhakim Setouane à six mois de prison ferme et 50 000 dinars d'amende. Son procès a eu lieu le 15 mars dernier. En prison depuis octobre 2020, le journaliste du site d'information Essafir Broadcast quittera la prison le 20 avril. 

En effet, le tribunal de Sidi M'hamed a rendu son verdict dans l'affaire du rédacteur en chef du site Essafir Broadcast Abdelhakim Setouane. Il écope finalement de six mois de prison ferme et d'une amende de 50 000 dinars. Lors de son procès, qui a eu lieu le 15 mars, le procureur de la République a requis la peine de 18 mois de prison à son encontre.

Le journaliste, en détention provisoire depuis le 20 octobre 2020, est poursuivi pour « diffamation », « atteinte à la vie privée », « chantage journalistique » et « publication d’informations malveillantes ». Dans cette affaire qui met en cause le journaliste et le président de l'Assemblée nationale (APN) Slimane Chenine, c'est le ministère de la Communication qui s'est constitué partie civile. C'est un fait inhabituel, a dit l'avocat du journal lors de sa plaidoirie devant le tribunal.

En fait, Abdelhakim Setouane a publié un article révélant que le président de la chambre basse du Parlement avait une liaison extra-conjugale avec la fille d'un ex-ministre. Le journaliste avait révélé l'identité de sa source au juge et elle a été entendue par les services de sécurité dans leurs investigations dans cette affaire.

A noter que l'organisation Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé, le 15 mars, le réquisitoire du procureur de la République dans ce dossier, le qualifiant de disproportionné. « Ce réquisitoire et les poursuites engagées par le ministère de l’Information contre Abdelhakim Setouane sont totalement disproportionnés », affirmait Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. Appelant à sa libération immédiate, il avait également dénoncé « une détention provisoire (qui) n'a que trop duré ».

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