Algérie : Une lycéenne interdite de cours à cause de ses cheveux bouclés

Cheveux d'une Femme

C’est l’histoire étonnante d’une élève d'un lycée d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie. Selon le témoignage de sa mère, la lycéenne a été interdite d’entrée en cours à cause de... ses cheveux bouclés. La concernée, Naïla Benchekor, élève de première au lycée, est également membre de l’équipe d’Algérie d’escrime. Elle est vice-championne d’Afrique d’escrime, médaillée de bronze au championnat méditerranéen et médaillée d’or par équipe au championnat Méditerranée.

Selon la mère de la jeune lycéenne, qui s’est confiée à Sputnik, le directeur de l’établissement a sanctionné sa fille à cause de ses cheveux bouclés. Le responsable aurait accusé sa mère d’« entretenir l’aspect crépu de sa coiffure ».

D’après la plaignante, c’est le jeudi 12 novembre que tout avait commencé. Une surveillante du lycée a interpellé Naïla au sujet de sa chevelure bouclée et l’a envoyée au bureau du proviseur. Ce dernier lui aurait alors demandé de lisser ses cheveux sous peine d'être renvoyée. Lorsque Yasmina Benchekor, la mère de Naïla, s’est présentée avec sa fille au lycée, le proviseur n’a pas pu la recevoir, mais Naïla a pu entrer en classe.

« Mais les jours suivants, elle a été renvoyée à l’entrée de l’établissement. Je me suis présentée une nouvelle fois le mercredi, et on m’a dit que le directeur était en réunion. Ce n’est que le jeudi 19 novembre que j’ai pu m’entretenir avec lui », explique la maman.

Une disposition du règlement intérieur du lycée

Lors de cette rencontre, le directeur du lycée apprend à Mme Benchekor que le règlement intérieur de son lycée interdit ce genre de coiffure. « Bien sûr, avant de le voir, je me suis renseignée auprès de l’académie et on m’a assuré qu’il n’y avait aucune disposition faisant référence à l’aspect de la chevelure », affirme la maman de la lycéenne. Mais le proviseur lui explique que cette disposition apparaît dans le protocole intérieur de son établissement et non pas dans celui de l’Éducation nationale.

« Le directeur m’a accusé d’emmener ma fille chez la coiffeuse pour lui friser les cheveux. Je lui ai expliqué que non, mais il a refusé de me croire. Ensuite, il m’a demandé de prouver ma bonne foi en lui ramenant des photos de Naïla bébé », raconte la maman de Naïla.

Madame Benchekor affirme qu’elle a décidé de retirer sa fille de ce lycée. Dès la semaine, elle suivra des cours par correspondance. « Il est hors de question que ma fille retourne dans un établissement où elle n’est pas respectée. La seule chose que je demande, ce sont des excuses, rien de plus », indique-t-elle.

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