Avortement illégal en Algérie : Trois personnes d’une même famille arrêtées

Avortement illégal en Algérie

Trois personnes d’une même famille ont été interpellées pour « avortement illégal » dans la ville de Tébessa, dans le nord-est de l’Algérie. Il s’agit d’une jeune femme, de sa mère et de son frère qui auraient pratiqué un avortement et abandonné le fœtus près d’un bâtiment.

Selon le journal arabophone El Khabar, qui a rapporté l’information ce vendredi 26 février, les trois membres de la même famille ont été placés en garde à vue en attente de leur jugement. Ils sont poursuivis pour « implication présumée dans un avortement illégal, homicide et complicité ».

L’enquête a commencé lorsque les agents de la Protection civile ont fait une découverte macabre. Le corps d’un fœtus, emballé dans du tissu, a été retrouvé près d’un bâtiment. L’enquête a permis de remonter jusqu’à la mère, qui, avec la complicité de son frère et de sa mère, aurait bondonné le fœtus après avoir subi un avortement.

A noter que l’Algérie figure parmi les pays qui criminalisent encore l’interruption volontaire de grossesse (IGV). L’article 82 de la loi relative à la santé dispose que l’avortement n’est envisagé que « lorsque l’équilibre physiologique ou psychologique et mental » de la femme gestante est gravement menacé.

A ce moment-là, le ou les médecins spécialistes concernés, « en accord avec le médecin traitant, doivent informer la mère et entreprendre avec son consentement, toute mesure médicale thérapeutique dictée par les circonstances ». Toutefois, cet article, promulgué en 2018, n’est pas très explicite, notamment concernant « l’atteinte à l’équilibre physiologique ou psychologique et mental ».

Dans le cas d’un avortement illégal, la législation punit sévèrement les coupables. En effet, l’article 304 du Code pénal dispose que « quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen, a procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, est puni d’un emprisonnement d’un (1) an à cinq (5) ans et d’une amende de cinq cents (500) à dix mille (10.000) DA ». Selon le même article, si la mort en résulte, une peine de 10 à 20 ans de prison est appliquée contre les coupables. Ces derniers peuvent également « être interdits de séjour ».

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