Le film Papicha de la réalisatrice Mounia Meddour a fait sensation à la cérémonie des César 2020, tenue à Cannes. Le long métrage a décroché deux César ; celui du meilleur premier film et du meilleur espoir féminin.
Ce dernier prix a été remporté par la comédienne Lina Khoudri, qui interprète le rôle de l’héroïne (Nedjma). Un bien joli succès et surtout une belle revanche pour un film qui, rappelons-le, a été interdit de projection dans les salles de cinéma algériennes.
Ainsi, hier vendredi 29 février, à la 45e cérémonie des césars, c'est avec un euphorique One, Two, Three, viva l'Algérie que Mounia Meddour a célébré la consécration de son film Papicha. Au moment de recevoir le trophée du meilleur espoir féminin, Lina Khoudri, 26 ans, s'est adressée au jury et à l'assistance en reprenant la fameuse citation de Djamila Bouhired : « Il vous appartient à vous les artistes, qui mettez de la lumière dans l’obscurité de notre quotidien, il vous appartient à vous qui résistez contre la déchéance pour imposer de l’éthique ; il vous appartient à vous tous de dessiner votre avenir, et de donner corps à vos rêves ».
Il y a lieu de noter que le film en question n'en est pas à sa première consécration. En août dernier au Festival du film francophone d’Angoulême, le film recevait trois prix : le Valois du Public, le Valois du scénario ainsi que le Valois de l’actrice pour Lyna Khoudri.
Papicha : la controverse
L'histoire du film se déroule dans l'Algérie des années 90. Une période entachée par une violence islamiste inouïe. Dans ce climat hostile aux femmes, Nedjma ( interprétée par Lyna Khoudir) joue une jeune universitaire passionnée de mode, et qui refuse de se soumettre aux pressions exercées sur les femmes. Contre vents et marées, elle est décidée à vivre sa vie de"papicha", terme populaire algérien pouvant désigner une fille belle, rebelle ou issue d'une certaine classe sociale.
En septembre dernier, le long métrage a été interdit de projection en Algérie, sans qu'aucune explication ne soit fournie. A ce propos, Mounia Maddour et toute l'équipe du film avaient exprimé leurs regrets "qu'un film qui parle de l'Algérie ne puisse pas être vu par les Algériens ".