Condamnation de Khaled Drareni : Le ministère de la Communication réagit

Ammar Belhimer-Khaled Drareni

Le ministère de la Communication a réagi, jeudi 13 août, à la condamnation à trois ans de prison ferme du journaliste algérien Khaled Drareni par le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger. S’abstenant « de tout commentaire d’une décision de justice prononcée », le département de Ammar Belhimer soutient que Drareni n'a « jamais été détenteur de la carte de presse professionnelle ».

Dans un communiqué rendu public jeudi soir, le ministère de la Communication est revenu sur l'affaire de la condamnation du journaliste Khaled Drareni qui a fait beaucoup de bruit en Algérie, mais aussi à l'étranger.

Le département de Ammar Belhimer déclare que « Drareni n’a jamais été détenteur de la carte de presse professionnelle prévue par l’article 76 de la loi organique 12-05 relative à l’information du 12 janvier 2012». Selon lui, « aucune demande n’est parvenue à cet effet aux services compétents du ministère de la part de Khaled Drareni ». Il s'agit là d'une étrange révélation à propos du journaliste qui a déjà travaillé à la radio chaîne 3, et dans différentes chaînes privées, dont Dzair TV et Echorouk.

Absence d'accréditation

Par ailleurs, le ministère est revenu sur l’absence d’accréditation des correspondants des chaînes étrangères. « Aucun organe ni institution indépendante ayant diffusé ses couvertures et commentaires n’a sollicité des autorités compétentes la délivrance de l’accréditation préalable requise à l’effet de l’employer, en application de l’article 81 de la loi organique (12-05) », lit-on dans le communiqué diffusé par l’agence de presse APS.

Et d’ajouter : « Comme nous avons déjà eu l’occasion de le rappeler s’agissant de l’ambivalence de la relation de travail avec certains organes employeurs étrangers, certains journalistes s’installent comme "correspondants de fait" – non accrédités selon les procédures en vigueur – d’organes étrangers, et entretiennent une sorte de "loi du fait accompli " qui les expose à plusieurs risques dont le premier, et non des moindres, est qu’ils ne sont pas reconnus comme correspondants ».

En outre, le ministère de la Communication a estimé que « les journalistes en question doivent savoir que les pays des médias qui les emploient n’auraient jamais toléré de telles pratiques sur leurs sols respectifs ». Avant de conclure, le ministère de la Communication souligne que « les voies de recours, cadre idoine et exclusif d’un traitement juste du dossier, permettent à la défense de faire appel de la décision prononcée en première instance, loin de toute ingérence, de toute politisation et de toute manipulation d’une affaire qui, selon les qualifications retenues des faits, ne relève pas du libre exercice du métier de journaliste ».

Il faut rappeler que le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a condamné le journaliste Khaled Drareni à trois ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende, lundi 10 août. Le journaliste est poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé ». Un grand élan de solidarité et de soutien au journaliste algérien s'est formé pour exiger sa libération immédiate.

Lire aussi : Algérie : Indignation et incompréhension après la lourde condamnation de Khaled Drareni

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