Coronavirus en Algérie : Faut-il suspendre le Hirak ?

Montage : Hirak - Coronavirus

Alors que le coronavirus se propage de manière inquiétante, la polémique sur la poursuite du Hirak fait ravage sur les réseaux sociaux. En effet, les « Hirakistes » se devisent en deux catégories ; ceux qui appellent à la suspension du Hirak pour des raisons sanitaires et ceux qui continuent à appeler à la mobilisation malgré les risques de contagion.

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Appel à la suspension du Hirak

Ainsi, la première catégorie souligne le risque énorme de contamination avec les marches qui drainent des milliers de personnes, surtout que les Algériens ne prennent pas au sérieux cette pandémie. Ils signalent le manque d’infrastructures hospitalières et mettent en avant les difficultés que trouvent les pays développés à limiter la contagion du covid-19. Cette catégorie appelle aussi à « dépolitiser le débat en écoutant les spécialistes qui sont les seuls à avoir la légitimité de trancher sur cette question ».

Ceux qui appellent à la suspension du Hirak déplorent le manque de responsabilité des « leaders du mouvement populaire» qui, dans leurs discours populistes, remettent en cause même les recommandations des médecins et les alertes des spécialistes en maladies contagieuses.

Les "Hirakistes" jusqu'au bout

La deuxième catégorie qui continue à marcher et appeler à la mobilisation souligne que l’arrêt du Hirak serait un acte de reddition et la fin d’un rêve de changement. Les Hirakistes « chauvins » remettent en cause les alertes sanitaires et le danger que représente le coronavirus. Ils se laissent aller dans des discours populistes pendant que les moins radicaux appellent à s’organiser pour éviter la contagion, en laissant une distance de sécurité entre les marcheurs qui devraient mettre des masques . « Organisez-vous de telle manière à éviter la propagation du virus. Portez des bavettes, excellez dans vos créations, espacez-vous et évitez l'affrontement avec les policiers », peut-on lire dans une publication Facebook.

Ainsi, selon un activiste, « nous devons savoir que les tenants du pouvoir ne vont pas rester les bras croisés et vont mobiliser tous leurs efforts pour enterrer la révolution ». Il ajoute : « Je suis même sûr qu'ils mobiliseront plus d'efforts pour combattre le peuple en mouvement que pour lutter contre le coronavirus ». Il conclut que «pour beaucoup d'Algériens, le coronavirus n'est rien devant le ''connarovirus'' qui nous empoisonne la vie ».

L’avis des spécialistes

Les médecins sont unanimes à dire qu’il faut cesser tout rassemblement. Ils affirment que la pandémie du coronavirus est à prendre au sérieux et qu’il faut cesser de jouer avec la santé des Algériens. Le gynécologue Arezki Beddek estime qu’«une décision d'observer provisoirement une trêve aux différentes marches nationales ne fera que grandir la maturité du Hirak ». Il appelle à « réfléchir à d'autres moyens de lutte en attendant que cette grave crise sanitaire mondiale ne disparaisse ». Le médecin avertit sur les risques que les Hirakistes encourent et font prendre aux autres, connaissant « l'état lamentable du système de santé algérien ».

Un autre médecin, qui participe aux marches du vendredi, indique que « le coronavirus n'aidera pas le régime car celui-ci sera encore plus rejeté, compte tenu de l'état des hôpitaux qui ne sont pas pourvus pour faire face à une situation de pandémie si la situation venait à se dégrader. Le Hirak trouvera probablement d'autres formes pacifiques de protestation ».

Cette situation sanitaire d’un pays aux portes de l’Europe, qui n’arrive pas à faire face à la pandémie, recommande plus de responsabilités afin d’éviter à l’Algérie une hécatombe, surtout que le taux de mortalité par le virus dans le pays est très élevé.

Lire aussi : Hirak : Les Algériens ont manifesté malgré le coronavirus

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