Coronavirus : Le président de l'Ordre des médecins tire la sonnette d'alarme

Montage : Coronavirus sur fond de Mohamed Berkani

Lors d'une conférence de presse, le président de l'Ordre des médecins algériens, Pr Mohamed Berkani, a estimé, mercredi 11 mars, que l'Algérie ne sera pas prête à affronter la mystérieuse épidémie de coronavirus si cette dernière venait à se propager dangereusement dans le pays.   

Le président de l'Ordre des médecins algériens reconnaît que le coronavirus « a pris de court » les responsables de la santé, mais, rassure-t-il, la situation reste « maîtrisée ». Il ajoute que les autorités tentent « avec les moyens du bord » de contenir l'épidémie, en l'absence d'une organisation dans le domaine préventif. Mais « l’état des lieux de notre système de santé ne nous permet pas de gérer une épidémie dont on ignore les limites », prévient-il.

Pour le professeur, la création d'une agence nationale de veille sanitaire a toujours été une nécessité, car le ministère de la Santé « n'est pas en mesure de faire face à une épidémie aussi menaçante que le coronavirus ». Le président de l'Ordre des médecins explique que les infrastructures de santé ne sont pas suffisamment équipées pour lutter contre la propagation d'un virus aussi complexe que le Covid-19. Il se demande, à juste titre, pourquoi réagir toujours à la dernière minute.

En outre, Mohamed Berkani considère que l'hôpital de Boufarik, où sont mis en isolement la majorité des cas infectés par le Covid-19, n'est pas adapté et ne dispose pas des moyens nécessaires permettant « la mise en quarantaine des patients ». Il insiste sur la création d'une agence de veille sanitaire, qui aura pour rôle d’identifier la chaîne de contamination, et sur l'installation d'agences de veille sanitaires régionales, pour appréhender l'ampleur de n'importe quelle pathologie.

Le professeur relève, d'autre part, le contrôle « peu rigoureux » effectué au niveau des postes frontaliers, affirmant que le dispositif mis en place, à savoir les caméras thermiques et les équipes médicales, n'est pas suffisant.

Mohamed Berkani appelle la population à être vigilante, en adoptant des gestes d'hygiène préventive, comme se laver les mains régulièrement, et insiste sur l'obligation d'investir davantage dans la prévention plutôt que dans le côté curatif, qui rend notre système de santé « obsolète ». « La situation que nous vivons, conclut-il, sera une leçon pour les autorités », appelées à corriger les défaillances du secteur de la santé.

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