Enterrements et Covid-19 : La souffrance des familles musulmanes en France

Rapatriement des morts décédés du coronavirus

Face aux difficultés d'enterrer leurs proches décédés suivant le rituel musulman, plusieurs familles de confession musulmanes font part de leur désarroi. Elles font face à plusieurs entraves dictées par le contexte sanitaire délicat que traverse l’Hexagone, à l'instar de beaucoup d'autres pays. 

Selon le média France 3, les familles musulmanes font face à un véritable casse-tête pour organiser l’enterrement de leurs proches décédés en France en pleine crise sanitaire. La fermeture des frontières, le nombre réduit des vols ainsi que la question liée à la contagion par le coronavirus rendent extrêmement compliquées les procédures de rapatriement des corps, essentiellement vers les pays du Maghreb et la Turquie.

Tous ces paramètres entravent, en effet, l'opération de transfert des dépouilles mortelles des musulmans morts en France vers leurs pays d'origine, pour enterrement selon la tradition musulmane. La même source relaie le cas de Abdelaziz Bencheikh, un musulman d'origine algérienne établi en Loire. Abdelaziz a perdu sa mère, Mebarka, âgée de 71 ans, des suites d’un cancer, vers la fin du mois octobre. A la perte de sa mère s'ajoute l'impossibilité d'obtenir l’autorisation de l'accompagner à sa dernière demeure.

La vive douleur des familles musulmanes

« Quand un défunt part, on a l’habitude de partir tous ensemble, toute la famille : les grandes tantes, les tantes… et cette fois-ci, personne n’est parti », regrette Abdelaziz. « Ça fait mal. Jusqu’à présent, je ne sais pas où elle est enterrée, je sais qu’elle est dans le cimetière de mon village, mais où, je ne sais pas », se désole-t-il encore.

Une fois le corps de sa défunte mère arrivé à l'aéroport d'Alger, ce sont ses proches en Algérie qui ont réceptionné la dépouille. « Une chance d’avoir encore de la famille là-bas », reconnaît l’Algérien. Mais sans déplacement « au bled », impossible pour lui de faire son deuil. « Cela rajoute de la douleur à la douleur », confie, amèrement, Abdelaziz. Inévitablement, il partira en Algérie dès que possible pour se recueillir sur la tombe de sa défunte mère pour la première fois.

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