Espionnage et corruption : les graves révélations sur un politicien algérien

Montage : L'ex-président Abdelaziz Bouteflika avec la silhouette d'un homme de dos

C’est une histoire digne des scénarios hollywoodiens que vient de révéler le quotidien arabophone Ennahar sur le président du parti du Forum de l’Algérie de demain (FAD), Hocine Gouasmia. Cet homme qui avait ses entrées dans les hautes sphères de l'État algérien a rencontré l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika et un grand nombre de ses ministres avec une fausse identité.

C’est une histoire qui démontre à quel point l'État algérien, sous l’ancien régime, est perméable, fragile aux yeux des puissances étrangères, mais aussi à la portée de toute sorte d’escrocs politiques à l’intérieur. Hocine Gouasmia fut, avant son emprisonnement, une cible privilégiée des services d’espionnage étrangers.

Le Mossad israélien, les services français et les services de renseignements d'autres pays encore ont fait de lui une proie facile pour fouiner dans les affaires algériennes. Ce qui est également étrange dans l'affaire de Gouasmia, c'est cette facilité déconcertante avec laquelle il a pénétré les plus hauts centres de commandement de l'État.

Chef d’un parti politique fantôme

L’homme en question a été condamné douze fois par les tribunaux de Annaba et El Hadjar à des peines d’emprisonnement fermes dans des affaires de diffamation, falsification de papiers et corruption. Pour échapper à la prison, il a falsifié ses papiers d’identité et créé un parti politique avec la complicité de cadres au ministère de l’Intérieur.

Ce parti lui a ouvert les portes d’El Mouradia, ou encore celles du Palais du Gouvernement. Hocine Gouasmia exhibait ses photos avec les plus hautes autorités du pays. Il avait ses entrées partout dans les institutions algériennes. Ahmed Ouyahia, alors directeur de cabinet de Bouteflika, l'a même reçu en tant que personnalité nationale lors des consultations sur la révision de la Constitution en 2014.  

Les relations très suspectes

L’homme en question a exploité son statut de chef de parti politique agréé, mais quasiment inconnu de la scène politique nationale, pour tisser des liens avec des représentants diplomatiques étrangers en Algérie. Il a été reçu par les ambassades de France, du Canada, des USA, de l’Iran, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et d’autres encore.

Hocine Gouasmia entretenait des relations très suspectes avec une employée de l’ambassade israélienne en France. Cette jeune employée de 32 ans, qu’il rencontrait très souvent, avait de très bonnes relations avec l’ex-ambassadeur de France en Algérie Bernard Emié, actuellement patron de la DGSE, service du renseignement extérieur français.

Un politicien suspect engagé avec Ghediri

L’ex-président du FAD s’est engagé, lors de la présidentielle avortée du 18 avril dernier, avec le général à la retraite Ali Ghediri, actuellement en prison. Hocine Gouasmia posait, selon la même source, plein de questions suspectes sur l’Armée. Il les posait à Ghediri qui ne répondait pas. Arrêtés en juin dernier, Ali Ghediri est accusé, entre autres chefs d’inculpation, de « complicité dans la fourniture à des partenaires étrangers d’informations relatives à l’économie nationale ». Ce qui ne laisse aucun doute sur la responsabilité de Hocine Gouasmia dans cette affaire.

Espionnage au profit d'Israël ?

Les enquêteurs de la police algérienne ont également mis au jour de grosses affaires de corruption du sulfureux "homme politique". Il a bénéficié, de manière illégale, de plusieurs terrains dans trois wilayas, où il a installé des usines enregistrées au nom de ces enfants. Il a également formulé des demandes pour s’accaparer de 24 terrains dans d’autres wilayas du pays.

L’accusé lance, d’un autre côté, avec le père de sa jeune amie de l’ambassade d’Israël en France, des partenariats économiques en Algérie. La même source apprend également que l’ambassadrice du Canada en Algérie est intervenue en faveur de Hocine Gouasmia auprès des autorités de son pays dans une affaire d’investissement.

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