France : Un Algérien raconte comment il est devenu terroriste

Sidi Ahmed Ghlam

Le procès de Sid Ahmed Ghlam, accusé de l’attaque terroriste déjouée contre une église à Villejuif et du meurtre d’Aurélie Châtelain, se poursuit devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Lors de l’audience de mercredi 7 octobre, le ressortissant algérien a raconté sa rapide radicalisation qui l’a poussé à projeter des attaques terroristes au nom de l’Etat islamique (Daech).

C'est lors du troisième jour de son procès que Sid Ahmed Ghlam est revenu sur « la spirale de la radicalisation » dans laquelle il s'est laissé entraîner, dès 2014. Lors de son cursus universitaire, Sid Ahmed Ghlam, alors étudiant en informatique, s’éloigne des amphis. Il avait « d’autres visions des choses ». Un jour, il rentre en Algérie pour les vacances. Il fréquente des amis d’enfance et suit des cours de religion. Durant leurs rassemblements dans les mosquées, tente-t-il d’expliquer à la Cour, les jeunes parlaient de « l’Etat islamique et de son idéologie ».

Attaque déjouée à Villejuif : Sid Ahmed Ghlam « fait marche arrière à la dernière minute »

De retour en France, Sid Ahmed Ghlam reste en contact avec un prédicateur algérien et ne « fait plus rien » de ses journées. Il tombe alors dans « le piège de l’isolement ». En octobre 2014, il essaye de rejoindre la Syrie en passant par la Turquie dans l’espoir de « combattre aux côtés des jihadistes de l’Etat islamique ». Mais lors de son bref séjour dans « une maison d’accueil » turque, l'Algérien rencontre deux hommes qui l’ont convaincu de regagner la France, où ils « auront besoin de lui ».

Les prédicateurs de Daech lui font visionner l'enregistrement vidéo d’un bombardement de la coalition en Irak. « On m’a montré une vidéo d’un bombardement d’une maternité en Irak, ils ont filmé après avoir sorti des enfants des gravats. Cette vidéo m’a fait pleurer, m’a vraiment brisé », témoigne-t-il. C’est à partir de là que Sid Ahmed Ghlam accepte de planifier des attaques terroristes. De retour en France, il fait des recherches pour désigner ses cibles. Cependant, soutient-il, le jour J, il fait « marche arrière à la dernière minute ».

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