Hirak en Algérie : Les partis du pouvoir et Ammar Belhimer veulent-ils récupérer le mouvement ?

Photo : Ammar Belhimer - Hirak

Le mouvement de protestation populaire (Hirak) anime les discussions ces derniers jours sur les réseaux sociaux. D’un côté, les partis du pouvoir multiplient les déclarations à l’approche du deuxième anniversaire du mouvement, et d'un autre, une partie du peuple se dit déterminée à réinvestir les rues et à reprendre la protestation qui a été suspendue en mars dernier, en raison de la pandémie de la Covid-19.

Selon les bruits qui courent depuis quelques semaines, des Algériens se préparent à renouer avec la rue pour relancer le mouvement populaire. Les citoyens déterminés à faire revivre le Hirak sur l'espace public espèrent continuer leur lutte revendicative de démocratie et de changement, qui a commencé un certain 22 février 2019 et s’est interrompue en mars 2020 par la crise sanitaire liée au coronavirus.

De leur côté, les partis du pouvoir veulent récupérer le mouvement pour en faire leur propre symbole. Ils multiplient donc les déclarations à l’approche du deuxième anniversaire du Hirak. L'ex-parti unique et symbole du pouvoir algérien, le Front de libération nationale (FLN), a annoncé, selon plusieurs médias, que ses membres « se préparent à la célébration de cette importante date de l’histoire de l’Algérie ».

L'autre parti du pouvoir, à savoir le Rassemblement national démocratique (RND), soutient, via son secrétaire général, Tayeb Zitouni, que les militants de son parti « étaient en premières lignes lors du soulèvement du 22 février 2019 ». Des sorties médiatiques qui ont suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, sachant que les deux formations politiques incarnent le régime dont le Hirak a toujours réclamé le départ.

Ammar Belhimer s'attaque au Hirak

Dans une déclaration accordée au quotidien francophone Le Soir d’Algérie, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, s’est attaqué au mouvement populaire. Pour lui, il existe aujourd’hui « un Hirak historique » et « un néo-Hirak », estimant que cette protesta inédite « perdait, au fil des semaines, son caractère de mouvement populaire ». « Ce Hirak originel a été parasité par aussi bien ceux qui ont légitimement été ses premières cibles… que par des intrus, ceux qui ont pris le train en marche pour en prendre les commandes », a-t-il accusé.

Rappelons que le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait décrété le 22 février, date du déclenchement du Hirak, « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion peuple-armée pour la démocratie », alors que les revendications politiques du Hirak n’ont jamais pas été satisfaites.

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