Incendie meurtrier à Paris : Un SDF algérien victime d'une terrible erreur judiciaire en France

Incendie mortel rue Myrha à Paris

C'est l’histoire d'un SDF victime d'une terrible erreur judiciaire en France. Il s'agit d'un sans-papiers algérien ayant passé une année en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Huit personnes étaient mortes en septembre 2015 à Paris suite à un incendie criminel. Le SDF algérien, âgé de 36 ans, a longuement été suspecté, avant qu'une autre personne ne passe aux aveux.

Selon le journal français Le Figaro, le procès de l’incendie criminel qui a fait huit morts en 2015, à Paris, est ouvert de lundi 30 novembre jusqu'au vendredi 11 décembre. La cour d'assises de Paris juge un homme accusé de mettre volontairement le feu à l'immeuble du 4 rue Myrha, dans le quartier parisien de la Goutte-d'Or. Il s’agit d’un Français âgé aujourd'hui de 24 ans.

Ce dossier raconte aussi l'histoire d'une terrible erreur judiciaire en France. Mourad S., un sans-papiers algérien sans domicile fixe en France, a été interpellé peu après les faits, en possession de plusieurs briquets à proximité de l'immeuble en question. Il a été mis en examen pour « dégradation par moyen dangereux ayant entraîné la mort » et incarcéré pendant une année. Le jeune Algérien ne sort de prison qu'en septembre 2016 après les aveux du vrai coupable.

Pourtant, aucun indice ne situait la responsabilité de Mourad S. L'immeuble incendié était équipé d'un digicode mais aucune empreinte du SDF n'y a été retrouvée, pas plus que sur le reste de la scène de crime. Ni ses mains, ni ses vêtements n'ont révélé la présence de liquide inflammable.

Le sans-papiers algérien attend toujours une indemnisation

Remis en liberté après un an en prison, le sans-papiers algérien n’en finit pas avec la galère. Il n'a bénéficié d'un non-lieu qu'à la fin avril 2019 et attend toujours une indemnisation pour son année perdue derrière les barreaux. « C'est scandaleux. On a déposé une demande d'indemnisation après le non-lieu. Et depuis, rien !» s'indigne son avocat, Me Paul Fortin. Ce dernier envisage aujourd'hui d'engager la responsabilité de l'État pour « ce dysfonctionnement majeur ».

Lors de ce terrible incendie, deux habitants se sont défenestrés et six sont découverts carbonisés dans leur appartement. Parmi les huit victimes, quatre membres d'une même famille d'origine sénégalaise, dont deux enfants de 8 et 14 ans.

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