Cinquième mandat de Bouteflika : Ahmed Mazouz enfonce Ouyahia et Haddad

Le procès des accusés de corruption dans le secteur du montage automobile se poursuit, ce jeudi, et pour la deuxième journée au Tribunal Sidi M’Hamed à Alger. Accusé de corruption et blanchiment d'argent, l'homme d'affaires Ahmed Mazouz a été auditionné ce matin. 

Les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, trois ex-ministres, Mahdjoub Beda, Youcef Youcefi et Abdelghani Zaâlane et l’ancienne Wali de Boumerdès Yamina Zerhouni, ainsi que des hommes d’affaires opérant dans le secteur automobile continuent d’être interrogés dans la salle d’audience du Tribunal Sidi M’Hamed. L’audience de ce jeudi est consacrée notamment à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz, patron du groupe Elsecom.

Un agrément et des interrogations

L’audience, transmise à travers des écrans installés dans les halls du tribunal, lève le voile sur des révélations fracassantes sur les pratiques de l’ancien régime. Interrogé sur les avantages qu’il a reçus de la part du gouvernement pour se lancer dans le montage automobile, le concessionnaire Ahmed Mazouz a nié toutes les accusations. « Dans un premier temps, j’étais même exclu du créneau. Ce n’est que par la suite que l'État  a accepté mon dossier d’investissement », répond-il au procureur de la République.

À propos du même sujet, le juge a interpellé l’ancien ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi, l’accusant d'approuver le dossier de Mazouz sans qu’il passe devant la Commission technique du ministère. L’ancien ministre a répondu qu’il a émis des réserves sur le dossier, affirmant qu’il a un différend avec Ahmed Ouyahia sur le même dossier.

Fares Sellal et le compte à 492 milliards

Le juge interroge également Ahmed Mazouz sur ses liens avec Fares Sellal, fils de l’ancien premier ministre. L’accusé explique qu’il été associé avec Fares Sellal dans une entreprise qui compte 40 milliards de centimes, avant qu’elle ne soit dissoute et que Sellal Fares ne prenne 9 milliards de centimes en contrepartie de ses actions.

Le juge interroge l’accusé sur son compte bancaire de 492 milliards de centimes, des terrains et voitures qu’il n’a pas déclarés. « C’est mon compte personnel de mon argent que j’ai gagné. J’ai toutes les preuves qui justifient cet argent. J’ai envoyé de l’argent de manière légale sur le compte de la femme pour soigner ma fille malade, à l’étranger. Je suis dans le commerce et l’industrie depuis 1987. J’ai travaillé très dur pour gagner cet argent ».

À propos du financement illicite de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Mazouz déclare avoir remis un chèque de 39 milliards à Ali Haddad au siège du FCE, sans savoir si c’est licite ou pas, prétendant qu’il ne connait pas les lois.

De son côté, Mohamed Bairi, patron du groupe Ival, accusé lui aussi de corruption, n’a pas pu comparer devant le juge ce jeudi matin. L’ex-président du FCE a piqué une crise de nerfs à cause de son avocat qui ne s’est pas présenté pour le défendre. Il est appelé à comparaître en fin de journée

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