Les Etats-Unis d'Amérique et la République fédérale d'Allemagne (RFA) ont espionné l'Algérie depuis une cinquantaine d'années. Selon une enquête menée par le journal américain The Washington Post et le média allemand ZDF, les services secrets américains et allemands ont espionné plus de 120 pays, notamment ceux d'Afrique du Nord, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie.
L'enquête en question révèle comment les services de renseignements US et allemands ont utilisé une entreprise pour espionner plusieurs pays du monde. À leur profit et au profit d'autres pays qu'ils considéraient comme alliés. Cette entreprise, Crypto AG, a gagné des millions de dollars en vendant des équipements dans plus de 120 pays. Mais ce que les Etats-clients ignoraient, c'est que Crypto AG appartenait à la CIA, partenaire avec les services secrets allemands.
En fait, les services secrets des deux pays espionnaient les clients de Crypto AG, en utilisant les appareils de celle-ci. Ils ont « truqué les appareils de l'entreprise afin de pouvoir facilement briser les codes utilisés par les pays pour envoyer des messages cryptés », estiment The Washington Post et ZDF. L'opération était baptisée « Thesaurus » avant que l'on ne lui change de nom pour « Rubicon ».
L'Allemagne s'est retirée de cette opération d'espionnage, mais pas les Etats-Unis
Si les Allemands se sont retirés de Crypto AG au début des années 1990, mais la CIA a poursuivi ses espionnages jusqu'en 2018. Selon la même enquête, certains pays finiront par exprimer le vœu d'acheter Crypto AG, la France en tête. Histoire de faire bénéficier leurs services secrets des renseignements sur d'autres pays.
Selon la même enquête, les services américains et allemands ont « surveillé les mollahs iraniens pendant la crise des otages de 1979, ont fourni des renseignements sur l'armée argentine à la Grande-Bretagne pendant la guerre des Malouines, ont suivi les campagnes d'assassinat de dictateurs sud-américains et ont surpris des responsables libyens se félicitant du bombardement d'une discothèque de Berlin en 1986 ».
Elle révèle également que 18 pays africains étaient espionnés à l'aide de Crypto AG, notamment l'Algérie et tous les autres pays d'Afrique du Nord. Aussi, Israël, le Royaume-Uni, la Suisse et la Suède au moins étaient au courant de l'histoire. Les Etats-Unis et l'Allemagne fédérale les alimentaient souvent de renseignements secrets.
