L’Algérie va-t-elle accueillir ses sans-papiers expulsés de France ?

Gérald Darmanin

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se rendra en Algérie la semaine prochaine. Il sera accompagné du patron de la DGSI. Darmanin s’entretiendra avec son homologue algérien sur plusieurs points, notamment l’expulsion des personnes radicalisées de nationalité algérienne.

Gérald Darmanin sollicitera, donc, la coopération des autorités algériennes au sujet de l’expulsion de plusieurs ressortissants algériens fichés pour radicalisation. Les concernés figurent sur le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

Le ministre français de l’Intérieur discutera avec les responsables algériens du rapatriement des ressortissants en situation irrégulière en France, notamment les mineurs non accompagnés. Parmi les dossiers chauds de cette rencontre, la politique migratoire à travers la question des visas et le sort des imams détachés d’Algérie.

Cette visite interviendra quelques jours après la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, vendredi 16 octobre. Ce dernier a montré à ses élèves des caricatures du prophète Mohammed, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Lors de cette visite, Gérald Darmanin et le patron de la DGSI aborderont avec les responsables algériens la problématique des mineurs isolés en France et la possibilité d’accueillir les ressortissants algériens expulsés pour radicalisation.

La France veut négocier avec l’Algérie

Les autorités françaises veulent entamer des négociations avec leurs homologues algériennes pour le rapatriement de ressortissants algériens se trouvant dans des centres de rétention administrative en France. Ces négociations ont pour objectif de faciliter le rapatriement d’Algériens fichés pour radicalisation ainsi que des prisonniers ayant purgé leur peine.

De son côté, l’Algérie ne s’est jamais montrée disposée à accueillir ses ressortissants faisant l'objet de mesures d’éloignement de France. Elle a même souvent refusé de coopérer avec les autorités françaises. Il faut noter que sur les 165 mesures d’expulsion prononcées en France depuis 2008 à l’égard de personnes liées au terrorisme islamiste, 26 sont des ressortissants algériens.

Pour rappel, la Cour européenne des droits de l'Homme bloquait souvent les expulsions des ressortissants algériens, en raison des risques de torture en Algérie par les services antiterroristes. Cependant, depuis quelques années, la juridiction européenne considère que la situation a changé en Algérie depuis 2015.

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