L’inquiétante mise sous tutelle de la Banque d’Algérie

Montage : Aymane Benabderrahmane sur fond de la banque d'Algérie

La Banque d'Algérie se trouve, depuis la fin du mois de juin dernier, sans gouverneur. Son ancien gouverneur, Aymen Benabderrahmane, a été nommé ministre des Finances. De nombreux experts en économie ont exprimé leur inquiétude quant à la mise sous tutelle de la Banque d'Algérie. 

Ainsi, depuis qu'elle est sans gouverneur, le pouvoir exécutif a mis la Banque centrale sous la tutelle du ministère des Finances. Des experts en économie et acteurs de la sphère bancaire nationale ont indiqué que l'autonomie de la Banque centrale rend compte de l'enjeu des réformes politiques, notamment en ce qui concerne la séparation des rôles et des attributions au sein des institutions de l'Etat.

L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie Abderrahmane Hadj-Nacer a exprimé, sur les colonnes du quotidien Liberté, ses inquiétudes. « On ne veut pas d’équilibre des pouvoirs (...) car on veut surtout éviter d’avoir à rendre des comptes » a-t-il dénoncé. Il explique, par ailleurs, que le mandat du gouverneur est depuis ouvert, et ceci fait perdre à la Banque centrale son autonomie au profit du pouvoir exécutif. Aussi, Abderrahmane Hadj-Nacer insiste sur le fait que le gouverneur de la Banque d'Algérie devrait jouir d'une parfaite autonomie pour travailler sur le moyen et long terme.

La Banque d'Algérie a besoin d'autonomie

D'autres experts expliquent que sans gouverneur confirmé, la Banque centrale ne peut gérer que les affaires courantes et techniques. Ainsi, elle ne peut pas prendre de décisions monétaires et bancaires majeures, alors que la conjoncture financière nécessite une implication totale et souveraine de la Banque centrale. Aussi, les experts expliquent que la Banque d'Algérie ne peut être gouvernée par intérim, et la loi sur la monnaie et le crédit ne prévoit pas ce cas de figure.

Des banquiers algériens ont précisé que l'autonomie de la Banque centrale est nécessaire pour éviter l'abus de financements monétaires par le gouvernement. Le risque est assurément grand, expliquent-ils, surtout lorsqu'on sait que la Banque d'Algérie est sans gouverneur. « C'est pourquoi, la nature même des missions d’une Banque centrale impose son indépendance » soulignent-ils.

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