Racisme en France : un Algérien contraint de changer son nom

Photo : Mohamed Amghar

L’Algérien Mohamed Amghar, âgé de 63 ans accuse la direction d’Intergraph France de discrimination et harcèlement moral. Ses employeurs l’ont contraint à se faire appeler Antoine durant 20 ans, rapporte le journal français, Le Parisien.

Selon le média français, Mohamed Amghar aujourd’hui à la retraite, vient de déposer une requête auprès du conseil de prud’hommes et demande réparation pour discrimination raciale et harcèlement moral. En effet, le ressortissant algérien qui a travaillé comme responsable des ventes affirme que sa hiérarchie lui a imposé de porter le prénom d’Antoine, à la consonance plus hexagonale.

« Au-dessus de moi, il y avait des gens pas très malins, qui ne pouvaient pas concevoir qu’un Arabe travaille dans la haute technologie et traite avec des boîtes comme EDF ou Areva. Ces gens me méprisaient », a-t-il déploré.

Mohamed Amghar demande réparation

 Me Galina Elbaz, avocate de Mohamed Amghar, qui avait mis en demeure la société Intergraph pour une réparation à l’amiable, juge le dossier de son client « solide », vu les nombreuses preuves qui y existent. Sur ses cartes de visite, dans des mails qu’il échange avec la direction, on retrouve en effet le prénom "Antoine". Même ses fiches de paie sont établies au nom de ’’Mohamed-Antoine’’.

L’avocate assure que son client ne fait pas cette démarche pour de l’argent. Elle assure sa cause est "emblématique" des discriminations raciales au travail. « C’est un combat pour la dignité. Dès le premier jour, je savais que je demanderais réparation », a déclaré Mohamed Amghar.

Il a été contraint par sa hiérarchie

Mohand Amghar témoigne qu’en 1996, à la fin du processus de recrutement, son supérieur lui avait exigé de changer de nom. Selon lui, il n’avait aucun autre choix que d’accepter. « J’étais divorcé avec trois enfants, j’étais choqué, mais j’avais déjà démissionné de mon précédent poste puisque j’avais un accord de principe d’embauche et il fallait que je fasse manger mes enfants », a-t-il raconté, ajoutant que « pendant 20 ans, j’y ai pensé tous les jours, c’est difficile de partir le matin de chez soi en étant Mohamed et d’arriver sur son lieu de travail où il faut répondre au nom d’Antoine ».

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