Ramadan et coronavirus en Algérie : Le Haut conseil islamique s'exprime

Montage : Mois de Ramadan et Coronavirus

Le Haut conseil islamique (HCI) s'exprime enfin sur la question du jeûne du mois de ramadan en ces temps de pandémie du coronavirus. Il participe enfin au débat lancé depuis quelques semaines déjà sur le risque, réel ou supposé, de jeûner à un moment où le musulman a besoin d'une immunité intacte.

Cette haute autorité religieuse algérienne reste cependant prudente. Elle s'exprime sans prendre position en faveur du jeûne ou non. Mais elle appelle les oulémas à présenter leurs avis à la commission des fatwas du ministère des affaires religieuses.

Pour les dirigeants du HCI, la commission des fatwas est la seule instance habilitée à donner un avis sur cette question. Dans le même débat, ils invitent à ne pas perturber la quiétude des citoyens en cette période qui impose plutôt l'unité des Algériennes et des Algériens.

Un islamologue parle du jeûne en temps de coronavirus

De son côté, l'islamologue et membre de la Ligue des oulémas du Sahel, Kamel Chekkat a abordé la question du jeûne du mois de ramadan en ces temps de Covid-19. S'exprimant sur le site francophone TSA, il pense que "rien ne s’opposerait au jeûne dans cette séquence de coronavirus". Bien au contraire, il considère que "le jeûne réactive le système immunitaire".

"Il y a au moins 13 publications sérieuses et officielles qui indiquent que le jeûne ne peut en aucun cas favoriser la maladie (…) Le jeûne réactive le système immunitaire" tranche-t-il, loin du doute exprimé dans la fatwa de l'université d'Al Azhar et l'intervention du Haut conseil islamique algérien.

Kamel Chekkat évoque même la prière collective des Tarawih des fidèles durant les soirées de ramadan, estimant qu'elle peut se faire en individuel. "C’est une prière surérogatoire (nafila), la prière obligatoire a été annulée en groupes pour éviter les contagions. Cela veut dire que même si une dizaine de personnes avait la possibilité de se réunir dans une demeure donnée pour faire cette prière (de tarawih) en groupe, ils n’auraient pas le droit de le faire à cause du confinement, juste parce qu’il faut préserver la vie, autant la leur que celle des autres" assène-t-il encore.

Lire aussi : Y a-t-il un risque d’annulation du jeûne du mois de Ramadan à cause du Coronavirus ?

 

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