L'Algérie veut criminaliser l'utilisation d'une autre langue que l'arabe sur les enseignes des commerces

Kamel Rezig sur fond d'un magasin de fruit et légume

Les autorités algériennes veulent imposer l'utilisation de la langue arabe sur les enseignes des commerces. Lors d'une séance de travail au Conseil de la nation, le ministre du commerce, Kamel Rezig, a annoncé, ce jeudi 25 Mars, un prochain amendement des textes réglementaires dans le but de criminaliser l'utilisation d'une autre langue que l'arabe.

Bientôt, les commerçants qui n'utilisent pas la langue arabe sur les enseignes de leurs magasins seront considérés comme auteurs de délit. Ils seront donc sanctionnés sur la base des nouveaux articles de loi que l'Etat va intégrer dans les lois en vigueur.

« J'informe Monsieur le Parlementaire que le ministère du commerce prépare des amendements des textes réglementaires qui vont criminaliser ces pratiques », indique Kamel Rezig, en parlant des écriteaux des magasins écrits dans d'autres langues que la langue arabe.

Le ministre du Commerce précise que ce sont des amendements qui donneront des prérogatives aux contrôleurs du commerce et « le pouvoir de considérer l'utilisation d'une autre langue que l'arabe, comme un délit que la loi sanctionne ». Il ajoutera que le gouvernement va bientôt adopter le nouveau texte de loi et qu'il le soumettra ensuite aux deux chambres du Parlement pour adoption.

Une provocation contre Tamazight ?

Le ministre du Commerce sait-il qu'il y a deux langues nationales et officielles en Algérie ? Bien évidemment, et dans ce cas, son propos ne peut être qu'une provocation lancée à l'adresse de tous ceux qui défendent la langue Tamazight depuis des décennies et ceux qui défendent encore aujourd'hui l'idée de son développement.

Cette nouvelle déclaration risque même de ne pas être une provocation seulement contre les défenseurs de Tamazight. Elle peut en effet constituer une provocation pour tous les Algériens qui souffrent en ce moment de l'importante hausse des prix des produits alimentaires, la rareté de certains produits ainsi que toutes les difficultés de la vie que vivent les Algériennes et les Algériens en raison de la crise économique qui touche l'Algérie.

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