Sécurité alimentaire : La FAO s'inquiète pour les pays fragiles

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Depuis le début du conflit en Ukraine, la filière céréalière connaît de fortes perturbations. Les prix ont explosé et les inquiétudes sur le recul de l'offre se confirment. Dans ce contexte, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ne cesse d'alerter sur une éventuelle crise alimentaire mondiale. Dans son dernier bulletin, daté du 11 novembre et intitulée « Perspectives de l'alimentation », l'organisation onusienne s'inquiète pour les pays fragiles déjà en proie à l'insécurité alimentaire.

Ainsi, la guerre en Ukraine conjuguée avec des conditions métrologiques difficiles complique et met en péril l'alimentation dans le monde, surtout pour les pays économiquement vulnérables. Cette guerre a fait exploser les prix des produits alimentaires. En effet, selon la FAO, les dépenses mondiales d'importations alimentaires devraient atteindre 1'940 milliards de dollars en 2022, soit un bond de 10 % par rapport à l'année 2021. En parallèle, la facture mondiale des importations des intrants agricoles, notamment les engrais, devrait augmenter de 48 % par rapport à 2021, prévient la FAO, qui a exprimé son inquiétude pour les pays fragiles déjà en proie à l'insécurité alimentaire.

La FAO prévient que les conséquences de ces hausses des prix seront dramatiques pour les pays importateurs pauvres, qui paieront plus pour avoir moins. « La majeure partie de l'augmentation de la facture est imputable aux pays à revenu élevé », indique l'organisation, qui affirme que ces pays verront aussi les volumes achetés augmenter, contrairement aux pays économiquement vulnérables comme Madagascar, le Liberia ou le Liban.

Le FMI à la rescousse des pays fragiles

La FAO souligne que « la facture globale des importations de produits alimentaires pour le groupe des pays à faible revenu devrait rester pratiquement inchangée, même si elle devrait diminuer de 10 % en volume ». À titre indicatif, l'organisation affirme que l'Afrique subsaharienne, déjà durement touchée par la malnutrition, devrait dépenser 4,8 milliards de plus pour ses importations alimentaires, malgré une baisse de volumes. La FAO met donc en garde contre le « problème croissant d'accessibilité pour ces pays ». Un problème qui  pourrait annoncer « la fin de leur résistance à la hausse des prix internationaux ».

Cette organisation, qui voit les « répercussions négatives sur la production agricole mondiale et la sécurité alimentaire se prolonger jusqu'en 2023 », appelle à la mise en place d'un mécanisme de facilité de financement pour les pays fortement dépendants des importations. Elle salue cependant l'annonce fin septembre par le Fonds monétaire international (FMI) du lancement d'un guichet « chocs alimentaires ». Une initiative qui est  « un pas important et bienvenu pour alléger le fardeau des dépenses alimentaires importées ». Ce guichet, ouvert pour une année à destination des États à faibles revenus, donne accès de manière rapide à des financements d'urgence ou en cas de hausse brutale des cours.

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