Ramadan 2021 : De graves difficultés attendent les Algériens

Les difficultés socioéconomiques en Algérie

Le mois de ramadan est à nos portes et à cette occasion, de grandes difficultés attendent les Algériens. Particulièrement les travailleurs modestes et autres personnes sans emploi. La hausse importante des prix des produits de première nécessité et la crise de liquidités font que les Algériens accueillent ce mois religieux avec la peur au ventre.

Le mois de ramadan de cette année ne sera pas de tout repos pour les Algériennes et les Algériens. Ils accueillent ce mois avec une peur bleue. A la limite de la psychose. C'est que, pour eux, les difficultés s'annoncent très rudes avec toutes les nouvelles qui arrivent du « front » socio-économique.

La crise économique et sanitaire a, en effet, décidé que l'Algérien n'aura aucun répit durant cette année 2021. Et particulièrement durant le mois de ramadan qui le voit changer ses habitudes de consommation. Un mois donc budgétivore, non loin du gaspillage, pour toutes les familles algériennes, y compris les petites bourses qui préfèrent s'endetter que de changer leurs habitudes alimentaires.

Hausse importante des prix des produits alimentaires

En fait, la hausse des prix des produits alimentaires fait peur. Une hausse importante accompagnée d'une pénurie de certains produits, à l'instar de l'huile de table. Cette denrée souffre de plusieurs facteurs qui en font un outil important entre les mains des spéculateurs. La facturation, la dépendance pour certaines à des graines importées (tournesol), le plafonnement des prix décidé par l'Etat après les troubles de janvier 2011 sont autant d'éléments qui ont encouragé la crise actuelle qui touche la commercialisation de l'huile de table.

Pire encore, même les prix des pâtes alimentaires ont connu des hausses importantes, parfois même incompréhensibles. Le même paquet de spaghetti est proposé à 62 dinars dans certaines grandes surfaces, mais le consommateur peut le trouver à 80 dinars dans certains magasins d'alimentation générale. Cette différence dans le prix n'est pas due à des considérations économiques, mais plutôt à la spéculation et à la cupidité de certains intervenants.

La crise monétaire en rajoute une couche

Mais le malheur des Algériens ne s'arrête pas là, puisque la crise monétaire leur a réservé une cerise sur le gâteau. Au milieu de toute cette psychose des prix, ils font face à une crise de liquidités qui risque de les laisser sans argent pour affronter les grosses dépenses du mois de ramadan. Surtout qu'il ne reste que 23 jours pour ce mois de toutes les dépenses.

En effet, les agences postales et bancaires souffrent toujours de cette crise du cash qui leur impose de limiter les retraits. Parce que la crise économique et sanitaire a été accompagnée d'une dépréciation du dinar, la Banque d'Algérie (BA) a été contrainte d'agir pour prêter main-forte aux établissements financiers.

Les Algériens vont-ils changer leurs habitudes alimentaires durant le ramadan

En fait, la BA a dû baisser son taux de réserve obligatoire à plusieurs reprises pour aider les banques et autres établissements financiers dans leurs opérations. De mars 2020 à mars 2021, le taux de réserve obligatoire est passé de 10% à 2%. Et ce, suite à quatre décisions destinées à réguler la liquidité bancaire. Il s'agit pour la Banque d'Algérie d'aider les banques à continuer à financer l'économie.

Mais une année après la première action, la crise est toujours là. Les banques ne jouent pas toujours le jeu. D'ailleurs, la BA les a rappelées à l'ordre récemment, leur reprochant leur réticence dans leurs actions avec les entreprises, notamment celles en difficulté.

Cette nouvelle difficulté n'est pas pour rassurer les Algériens en cette veille de ramadan. L'Etat va-t-il agir vite pour « désamorcer » cette bombe à retardement ? Comment les Algériens vont-ils affronter cette crise ? Vont-ils s'endetter encore ou changer leurs habitudes alimentaires ? Il est difficile de répondre à ces questions tant en Algérie plusieurs facteurs, y compris extra-économiques, participent à la crise. Entre-temps, l'angoisse est là et elle peut participer autant à renforcer les rangs du Hirak qu'à les affaiblir.

Lire aussi : La Banque d’Algérie met en garde contre un établissement financier

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