Le ministère algérien de l'Intérieur Kamel Beldjoud a proféré ce mardi 10 mars de graves accusations contre les Algériens qui participent aux manifestations du mouvement populaire, ou du moins contre une partie d'entre eux, selon un compte rendu de l'agence officielle, l'APS qui a couvert sa visite à Biskra.
Pour le membre du gouvernement de Abdelaziz Djerad, il y a parmi les « Hirakistes » ceux qui veulent détruire l'Algérie, avec le soutien de « parties étrangères ». « Ces parties étrangères soutiennent des éléments connus aux intentions claires et œuvrent par leur biais à détruire le pays, le faire retourner aux années précédentes et le plonger dans des problèmes », a affirmé Kamel Beldjoud.
Le ministre de l'Intérieur fait comme le Chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Il parle souvent en se mettant du côté du mouvement populaire, malgré le rejet populaire dont ils font l'objet depuis leur installation à leurs postes respectifs. Ils ne ratent jamais l'occasion de rappeler qu'ils se sont engagés à concrétiser les revendications du Hirak.
Les accusations de Beldjoud visent ceux qui prônent l'escalade
Pour Kamel Beldjoud, « il existe encore des éléments qui veulent détruire ce à quoi est parvenu le Hirak populaire et sortent les mardi et vendredi avec les manifestants œuvrant pour l’escalade ». Le ministre de l'Intérieur est plus explicite cette fois puisqu'il vise clairement ceux qui appellent à l'escalade. Donc, clairement une partie des Algériens qui manifestent deux fois par semaine depuis plus d'une année.
Il y a cependant une interrogation à laquelle Kamel Beldjoud ne répond pas. Si ces éléments œuvrant à détruire le pays sont connus et sont soutenus par des parties étrangères, qu'attendent les services de sécurité pour les dénoncer et les présenter à la justice ? Si le ministre de l'Intérieur n'apporte pas de réponse à cette interrogation, il ne manquera pas de saluer le professionnalisme des éléments de la police dans leur accompagnement du mouvement populaire.
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