Le journaliste El Kadi Ihsane relâché

Illustration : El Kadi Ihsane

Le journaliste El Kadi Ihsane a quitté ce mercredi 31 mars le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, sur décision du procureur de la République qui l'avait auditionné dans une affaire liée à un article publié sur son site Radio M. Selon ses avocats, le journaliste a quitté le bureau du procureur sans aucune charge.

"Aucune procédure n'a été engagée à son encontre" a indiqué l'avocate Nabila Smaïl dans une déclaration aux journalistes à sa sortie du tribunal.

Entendu dans la matinée par les éléments de la brigade de recherche et d’investigation de la gendarmerie nationale de Bab Jdid à Alger, suite à une convocation reçue la veille, El Kadi Ihsane qui a été présenté par la suite devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, a finalement été relâché sans aucune charge ni procédure contre lui.

Les questions tournaient autour d'un article sur Rachad

Toutefois, l'avocate Nabila Smaïl a précisé que malgré cette décision prononcée en faveur du journaliste, ce dernier devra recevoir une autre convocation du procureur. “Les questions du procureur tournaient principalement autour de l’article d’El Kadi Ihsane sur le mouvement Rachad. Mais le dossier est vide et le procureur l’a relâché en lui signifiant qu’il recevra une autre convocation" indique l'avocate qui s'est indigné de ce qu'elle qualifie de "tentative de musellement de la liberté de la presse".

Pour le collectif des avocats, El Kadi Ihsane, propriétaire des sites en ligne Radio M et Maghreb Emmergent, a été convoqué par la gendarmerie nationale suite à un article qu'il avait écrit et publié sur ses sites. "Les questions du procureur tournaient principalement autour de l’article d’El Kadi Ihsane sur le mouvement Rachad. C'est une véritable atteinte à la liberté d'expression et c'est un acte contraire à la loi qui a décriminalisé le délit de presse" affirme l'avocate qui a précisé que le ou les auteurs de la plaine contre El Kadi Ihsane ne sont toujours pas connus.

Cependant, plusieurs sources ont soupçonné le ministère de la Communication dirigé par Ammar Belhimer d'être derrière la plainte contre El Kadi Ihsane, suite à l'article intitulé "Pourquoi la place de Rachad doit être préservée dans le Hirak" et publié sur le site Radio M.

Il a refusé de répondre aux questions des gendarmes

Avant de se rendre ce matin à la brigade de le gendarmerie de Bab Jdid, le journaliste a diffusé une vidéo où il avait affirmé qu'il ne répondrait pas aux questions des enquêteurs et qu'il ferait une « grève de parole ». « J’ai mûrement réfléchi et j’ai consulté mon avocat et j’ai décidé de faire grève aujourd’hui. Je suis à la gendarmerie, mais s’il s’avère que le sujet de la convocation est lié à mon activité professionnelle, et au contenu de mes articles, je refuserai de parler, j’entamerai une grève de le parole », a-t-il expliqué.

Rappelons que ce n’est pas la première fois que le journaliste El Kadi Ihsane reçoit une convocation de la gendarmerie. Le 6 octobre 2020, le journaliste a été convoqué par la gendarmerie nationale de Bab Jdid, à Alger, pour une « enquête préliminaire ». Sur place, les gendarmes qui l'ont convoqué pour lui ont finalement  signifié que « sa présence n’était pas nécessaire", selon ce qu’il avait déclaré.

Lire aussi : Algérie : Une nouvelle vague de censure cible les médias en ligne

Retour en haut
Share via
Copy link