Cette région belge veut régulariser ses sans-papiers

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, la région de Wallonie en Belgique se tourne désormais vers les travailleurs sans-papiers. Le gouvernement local veut ainsi régulariser les migrants sans-papiers se trouvant sur son territoire et qui sont capables d'exercer des métiers dits « en tension » n'arrivant pas à recruter des travailleurs locaux.

La majorité des pays européens font face, ces dernières années, à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. Devant cette situation, les gouvernements de ces pays ont décidé de recourir aux travailleurs étrangers en dehors de l’Union européenne. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne, qui ont opté pour la facilitation de l’immigration dans le cadre du travail.

D’autres pays, à l’instar de la France, pensent à modifier leurs lois sur l’immigration afin de permettre la régularisation des travailleurs sans-papiers exerçant des métiers en tension. La Belgique, qui fait elle aussi face à une pénurie de main-d’œuvre dans certains métiers, veut aussi recourir aux sans-papiers afin de remédier à cette situation. C’est le cas particulièrement de la Wallonie, cette région francophone au sud de la Belgique, qui demande au gouvernement fédéral la régularisation des sans-papiers capables d'exercer des métiers en pénurie dans la région.

La Wallonie dénombre actuellement une liste de 158 secteurs économiques concernés par un manque de main-d’œuvre. Parmi cette liste publiée par le Forem (Office wallon de la formation professionnelle et de l'emploi), 92 métiers sont en pénurie. La construction reste le secteur le plus touché, suivie par d'autres secteurs dont le tourisme, rapporte le quotidien français Le Monde.

La Wallonie veut régulariser les sans-papiers pour les métiers en tension

Pour faire face à cette situation, le gouvernement  de la région de la Wallonie veut convaincre l’État fédéral belge de la nécessité de régulariser les sans-papiers et les demandeurs d’asile capables de combler en main-d’œuvre les métiers concernés par la pénurie : Carreleurs, installateurs, maçons, électriciens, plafonniers, opérateurs de machines, couvreurs, la logistique, la restauration, la boucherie, la soudure, le développement informatique, la comptabilité, etc.

À cet effet, le ministre-président de la région de Wallonie, Elio Di Rupo, et celle de l’Emploi, Christie Morreale, ont adressé en juillet dernier une lettre au Premier ministre belge Alexander De Croo. Une lettre à travers laquelle les deux responsables du gouvernement de Wallonie réclament une régularisation des sans-papiers et des demandeurs d’asile de la région qui disposent des compétences qui font cruellement défaut dans les secteurs en pénurie.

Pour rendre possible cette régularisation, Elio Di Rupo appelle le Premier ministre belge à adapter la législation fédérale afin de régler « la problématique de l’inaccessibilité au permis unique des personnes d’origine étrangère (hors Union européenne) qui séjournent en Belgique dans le cadre d’une autorisation de séjour temporaire ou sans disposer d’un titre de séjour valable », explique le ministre-président wallon. Actuellement, seuls les étudiants et les chercheurs bénéficiant d’un titre de séjour temporaire sont autorisés à solliciter un permis unique en Belgique. « Les demandeurs de protection internationale ainsi que les personnes sans-papier en sont exclus », insiste Elio Di Rupo.

Retour en haut
Share via
Copy link